Réponse au thème de “l’Invisible” lors du concours de Louis Lumière section photo 2024.
Les fantômes du passé persistent toujours dans notre sillage.
La demeure de mon enfance, abandonnée par tous, m’a appelée à son seuil pour traquer ses empreintes. Le portail, première frontière à franchir pour atteindre ce monde révolu,porte les stigmates du nouvel écosystème qui a émergé là où nos mains l’ont jadis manipulé sans relâche. Passé cette limite, les jouets de mon frère jonche le sol;témoins d’une époque où l’enfance s’épanouissait parmi ces pierres.Cette photo encadrée,au fond de la pièce, retient toute mon attention; seul souvenir tangible qui ravive mes émotions liées à ces personnes et ces moments. Le piano trône toujours au milieu du salon, une atmosphère musicale résonne encore dans ma mémoire. En quittant cet espace, la route et sa frontière invisible s’offrent à nous, marquant le passage incessant des allers-retours. La maison du Moulin Élie n’a jamais été aussi imprégnée de ses fantômes.